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La Terra Preta, un Héritage pour une Agriculture Durable

11 juillet 2025

Temps de lecture

7 min

Introduction : Le paradoxe des sols amazoniens


Cela peut paraitre contre-intuitif, mais les sols de la forêt amazonienne sont en réalité des sols pauvres, et très acides, lessivés par les pluies diluviennes amazoniennes. Aussi surprenant que cela puisse paraître, une grande partie des nutriments qui servent à la croissance de la forêt luxuriante qui y réside provient des sables du Sahara qui sont transportés par les vents au-dessus de l’océan Atlantique.

Pendant des décennies, les hommes y ont pratiqué un mode de culture appelé abattis-brulis qui consistait à brûler une parcelle de forêt pour récupérer des précieuses cendres de la végétation en place, permettant de cultiver le sol durant 2 ou 3 ans, avant de le laisser en jachère durant les 20 à 30 prochaines années. Pas franchement pratique comme technique agricole, mais l’alternative consistait à retourner à un mode de vie nomade comme le font toujours de nombreuses peuplades indigènes de la forêt.

Mais alors comment les populations précolombiennes, aztèques et mayas, ont-elles réussi à créer de si riches et puissantes civilisations et villes au bord du fleuve Amazone dans un environnement aussi hostile ? Le secret réside dans des parcelles de terre noire, riche et fertile appelées “terra preta”.


1 - Une nature riche d’humanité


Le maïs, les pommes de terre, le manioc, ou encore les tomates, nombreuses sont les plantes de notre alimentation moderne que nous devons à la domestication de plantes sauvages par les peuples d’Amérique latine. En fait, ils étaient même passés maîtres dans cet art, car l’on estime qu’avant l’arrivée des colons en 1492, les peuples d’Amérique latine cultivaient au moins 138 espèces de plantes domestiquées. Nous avons aujourd’hui perdu nombre de ces plantes, parce que leur degré de domestication était tel qu’elles ne pouvaient vivre sans intervention humaine, et lorsque 90 et 95 % de la population indigène d’Amérique fut éradiquée par l’arrivée des colons, l’heure n’était plus au jardinage1.

Pourtant, parmi les techniques de jardinage qu’avaient mises au point des peuples indigènes, il n’y avait pas que la domestication du végétal, mais bien celle d’un écosystème entier. Ce qu’aujourd’hui Jean-Michel LinkedIn appellerait volontiers un biomimétisme de classe 42, c’est-à-dire un écosystème fonctionnel qui a été domestiqué pour répondre aux besoins de l’homme. Or la pièce maitresse d’un écosystème terrestre, c'est son sol qui recycle la matière morte pour donner la vie sous forme de nourriture.

Les peuples indigènes ont donc, par leur interaction avec le sol, modifié ce dernier et l'ont, lui aussi, domestiqué pour le rendre plus conciliant avec leurs besoins. Le résultat, c'est la Terra Preta, Une terre noire et fertile qui permet de nourrir toutes les bouches d’une grande ville sans avoir à cavaler dans la jungle comme un chasseur-cueilleur ! C'est à cette condition qu’émerge une civilisation et qu’elle peut se maintenir sans subir de famines, mais là où des pays comme la France ont commencé la partie avec de belles cartes en mains comme les plaines fertiles de la Dordogne, les peuples précolombiens ont eux dû redoubler d'ingéniosité pour arriver à leur fin, ou plutôt pour ne plus l’avoir (la faim).

 




2. La Terra Preta : composition et superpouvoirs !


La terra preta est formée d'un assemblage de divers constituants, mais le principal c'est le biochar.

Le biochar est un charbon formé par la combustion sans oxygène de matière organique comme le bois. Il permet une meilleure rétention de l’eau dans le sol, mais aussi paradoxalement un meilleur drainage en cas d’excès d’eau.

Sa structure alvéolaire forme un véritable “hôtel à insectes” pour les bactéries et les champignons du sol, ce qui démultiplie leur activité. Le biochar est souvent alcalin, ce qui rééquilibre le sol acide de la forêt amazonienne.

L’autre avantage du biochar, c’est qu’il se dégrade très lentement dans le sol : il prend une centaine d'années à plusieurs millénaires et séquestre ainsi du carbone dans le sol.

La terra preta est également composée de résidus de déchets alimentaires et issus de l’activité humaine comme des arêtes de poissons et des morceaux de poterie concassée qui ajoutent au drainage, et donnent des nutriments au sol comme le phosphore.

Une autre composante super importante de la terra preta, ce sont les microorganismes qui la peuplent, ils sont bien sûr adaptés aux conditions de la forêt amazonienne car ils proviennent de souches locales.

Tous ces ingrédients réunis provoquent le contraste saisissant entre le sol pauvre de la forêt amazonienne et la fertilité millénaire de la terra preta.





3. Les leçons de la terra preta pour l’agriculture moderne


À une époque où notre agriculture a fortement dégradé nos sols qui ne s’appuient dorénavant plus sur l’activité de la vie, mais plutôt sur la chimie des engrais et des pesticides, il est intéressant de tourner son regard vers ceux qui ont dû faire face au problème d'un sol pauvre des milliers d’années avant nous, et y ont apporté une solution durable.

Il ne s’agit pas de copier trait pour trait la terra preta pour la mettre en oeuvre en France, en Suisse ou en Belgique où le contexte pédoclimatique (du sol et du climat) est bien différent de celui de la forêt amazonienne.

En revanche, en tirer des principes applicables indépendamment du contexte, comme celui de recréer un mode de production qui retourne les déchets de l’activité humaine au sol pour en faire un engrais, est un principe indispensable pour régénérer la vie.

L’usage du biochar quant à lui peut aussi être envisagé sous nos climats. Je le teste dans mon jardin avec un succès assez impressionnant. Il faut cependant être vigilant à ne pas utiliser une source qui contiendrait des contaminants comme des métaux lourds. Il est aussi probable qu’il n’ait pas autant de bénéfices dans nos sols bien moins acides que ceux d’Amazonie, et qu’une plus petite quantité soit plus adaptée à notre contexte européen.

Le piège serait de vouloir en mettre partout et tout le temps pour simplement séquestrer du carbone comme souhaitent le faire tant d’industries aujourd’hui pour bénéficier de la vente de crédits carbone.

Rappelons-nous que la vie doit rester notre objectif numéro 1, car un écosystème sain et diversifié stocke naturellement le carbone tout en remplissant de nombreux autres rôles essentiels parmi lesquels :

  • - la qualité des productions (fruits et légumes plus sains)
  • - l’esthétique du paysage qui peut alors faire l’objet d’une activité touristique
  • - la gestion de l’eau qui évite de se retrouver avec des inondations et des sécheresses gravissimes.


4. La vision de Provivant : s’inspirer de la terra preta pour un avenir durable


Chez Provivant, on porte ce nom comme un engagement envers notre mission !

Celle de mettre en avant des produits qui sont fabriqués selon les principes que nous offre l’exemple de la terra preta. Nos produits respectent et régénèrent le fonctionnement naturel des écosystèmes. Nos champignons sont par exemple produits sur une ferme expérimentale en Allemagne où le substrat de culture usagé est reconverti pour une partie en biochar, quand l’autre partie est transformée en compost. Les deux sont ensuite mélangés pour fertiliser les champs de légumes biologiques de la ferme.




Notre logo Provivant en forme de champignon ne vient pas du fait que nous vendons des champignons, mais symbolise notre engagement pour des écosystèmes sains qui donnent aux champignons leur rôle de recycleur garantissant le non-usage de produits chimiques, et la bonne santé du sol qui soutient en retour notre propre vitalité.

La santé se partage, c’est pourquoi pour nous un bon produit est un produit qui respecte la santé du consommateur, du producteur, et de l’environnement.

Alors si ces valeurs te parlent, visite notre boutique pour faire un choix qui compte et rejoindre notre aventure !


Guillaume

[1] Clement, Charles R. "1492 and the loss of Amazonian crop genetic resources. I. The relation between domestication and human population decline." Economic Botany (1999): 188-202.

[2] Selon Janine Benyus l’inventrice du concept de biomimétisme, c'est-à-dire de s’inspirer de la nature pour créer nos technologies, il y aurait 3 classes de biomimétisme : la classe 1 s’inspire de la forme, Par exemple le bec du martin-pêcheur pour les train a grande vitesse Shinkansen Japonais. Le niveau deux, c'est la reproduction d’un comportement. C’est par exemple les logiciels inspirées du Blob qui permettent la modélisation de pièces ingénieuse utilisant un minimum de matière pour une résistance maximale. Le niveau trois, c'est carrément de copier le fonctionnement d’un écosystème dans la manière dont il gère les flux de matière pour produire de la richesse sans générer de déchet.